Réceptivité, suggestibilité, susceptibilité, hypnotisabilité… Tous ces termes font référence à la même question : est-ce que je suis un bon sujet pour l’hypnose?
Les différences individuelles dans le phénomène hypnotique fascinent les chercheurs depuis longtemps. En effet, certaines personnes semblent répondre plus facilement à l’hypnose que d’autres.
L’exploration scientifique a mené à la création de tests permettant de quantifier la suggestibilité. Les plus populaires sont ceux de l’Université Stanford (Stanford Hypnotic Susceptibility Scale, Form C) et de l’Université Harvard (Harvard Group Scale Hypnotic Susceptibilty).
Les études suggèrent que la suggestibilité suivrait une loi normale dans la population.
Environ 10% à 15% de la population auraient un niveau de suggestibilité élevé et 10% à 15% auraient un niveau de suggestibilité faible, la majorité de la population se situant à un niveau modéré.
Quel est le lien entre la suggestibilité et les résultats d’un suivi en hypnose thérapeutique?
Les méta-analyses suggèrent généralement des bénéfices significatifs chez les personnes ayant un niveau modéré et élevé, donc pour 85% à 90% de la population.
Il existe des visions plus pessimistes et d’autres plus optimistes pour ceux qui ont une faible suggestibilité. Au-delà de cette vision, il importe aussi de considérer les autres facteurs d’influence : la motivation, l’implication (ex. pratique régulière de l’autohypnose entre les rencontres) et l’alliance thérapeutique (relation de confiance avec le professionnel) n’en sont que des exemples.
Est-ce qu’on peut changer notre suggestibilité?
La stabilité de la suggestibilité fait généralement consensus. Il semblerait qu’elle se cristallise vers l’adolescence. Par contre, certaines études ont relevé des améliorations : sans changer complètement la suggestibilité de la personne, il semblerait qu’il soit possible de l’optimiser!
Comment ces connaissances scientifiques s’appliquent-elles dans le milieu clinique?
Les personnes qui pratiquent l’hypnose vont rarement utiliser de longs tests standardisés dans le milieu clinique. Par contre, des exercices peuvent offrir un aperçu des facteurs à considérer pour optimiser l’expérience du client.
Au final, la création de l’expérience se fait à deux. Selon les rétroactions, le professionnel s’adapte pour offrir un suivi optimal.
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Joanie Thibault
Hypnothérapeute et intervenant en santé mentale