C’est un plaisir pour l’Ecole de Formation Professionnelle en Hypnose du Québec de partager avec vous cet article intéressant consacré à une belle utilisation artistique de l’Hypnose, bien au-delà des clichés généralement associé à l’hypnose de spectacle.
« Emportée par ses paroles, je me suis sentie lourde » : immersion dans un concert sous hypnose
Par Elisa Cantaux
Publié dans le Figaro
le 4 février 2025
NOUS Y ÉTIONS – Pendant deux heures, Geoffrey Secco guide son public, tout en jouant du saxophone, afin d’explorer les recoins de leur inconscient.
Geoffrey Secco invite chaque spectateur à réfléchir à son propre parcours initiatique, à se reconnecter à ses aspirations les plus profondes, souvent mises de côté par les exigences du quotidien. Thomas O’Brien
Ils ne ressemblent à aucun autre concert. Véritables voyages initiatiques, les spectacles alternatifs (Le voyage du héros et Au-delà) de Geoffrey Secco font fusionner musique et hypnose, offrant au public une expérience hors du commun. Pendant deux heures, les spectateurs se laissent emporter par une succession de cinq ou six tableaux, rythmés par la musique et la voix du musicien.
Jeudi 23 janvier, au Petit Kursaal de Besançon dans l’Est de la France, quatre musiciens s’avancent sur la scène: un pianiste, un batteur, un guitariste et un saxophoniste. Dans une salle calme et tamisée, 400 spectateurs -ou plutôt participants- les yeux fermés, s’abandonnent à la guidance de Geoffrey Secco, qui, tout en jouant du saxophone, les invite à explorer les recoins de leur inconscient.
Assise au 6e rang, Hélène, 58 ans, habitante de la région, découvre le spectacle pour la première fois : « Je ne pensais pas que cela allait avoir un effet sur moi car j’ai toujours eu de mal à me laisser emporter lors de séances de méditation. J’avais aussi déjà essayé des séances d’autohypnose qui n’avaient pas fonctionné. » Chaque phase du spectacle est conçue pour accompagner les spectateurs dans une dynamique de lâcher-prise. «Cette fois, ça a marché, je me suis sentie emportée par ses paroles, je me sentais lourde, consciente dans le monde dans lequel il nous guidait. Même si ce n’était pas la “vraie” réalité», ajoute Hélène.
Lors de ce concert, l’influence du livre Le Héros aux 1001 visages de Joseph Campbell est omniprésente. Le mythe universel du héros, qui part à la découverte de lui-même et revient transformé, sert alors de fil conducteur à l’expérience. « Chacun vient chercher ce dont il a besoin, explique Geoffrey Secco. Certains aspirent à la transcendance, d’autres souhaitent se reconnecter à des proches disparus. Il y a aussi ceux qui viennent pour une expérience mystique, une connexion absolue et d’autres encore qui, par curiosité, veulent vivre l’hypnose de manière plus anonyme. »
Au fur et à mesure, la majorité du public hétérogène ferme les yeux, se laissant transporter et guider par la voix de Geoffrey Secco. D’autres, stoïques, contemplent l’effet produit sur leurs proches. La voix du musicien invite alors les spectateurs les plus réceptifs à se reconnecter à un rêve souvent enfoui au fond de l’âme : celui de découvrir en soi des ressources insoupçonnées et de renouer avec ses aspirations profondes.
« Chacun vient chercher ce dont il a besoin. Certains aspirent à la transcendance, d’autres souhaitent se reconnecter à des proches disparus. »
Geoffrey Secco
Contrairement à certains spectacles d’hypnose, aucun participant n’est sollicité ou invité à monter sur la scène. Ne vous attendez donc pas à observer une expérience de « manipulation » spectaculaire sur une personne du public réceptive à ces pratiques. Le voyage se fait à l’intérieur de soi, dans un état modifié de conscience et s’adresse à l’ensemble des spectateurs. Le saxophoniste de 44 ans adopte une approche douce et bienveillante grâce à l’hypnose ericksonienne.
« Je pense que mon spectacle peut apporter au public une expérience d’état de conscience modifiée, une ouverture d’esprit, peut-être une perception différente de la musique et des prises de conscience, qu’il soit aguerri ou non à ces notions, explique le saxophoniste. À l’inverse de l’hypnose “classique”, l’hypnose ericksonienne utilise des suggestions indirectes, qui vont au-delà des éventuelles résistances de la personne, si bien qu’elle peut se laisser guider plus facilement. Ce type d’hypnose s’adresse donc à un plus large public, en étant plus lente, moins spectaculaire et plus douce ».
Au petit Kursaal, les spectateurs se connectent non seulement à eux-mêmes, mais aussi aux autres, dans une sorte de communion silencieuse où la musique et l’hypnose créent un langage universel. C’est alors que de nombreuses émotions peuvent se faire entendre : du silence aux murmures, des rires aux sanglots, en passant par des cris ou des soupirs. Ce concert devient alors un voyage sensoriel où le corps joue un rôle clé.
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Christophe PILAIRE
Relations Extérieures
EFPHQ
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